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329 hectares de terres restitués aux Kogis et aux Wiwas en 2021 !

En 2021, un long travail minutieux des équipes opérationnelles, conjointement avec les Kogis et les Wiwas, a permis l’achat et la restitution de 329 hectares de nouvelles terres ! Depuis la création de l’association Tchendukua – Ici et Ailleurs, c’est la première fois qu’un nombre d’hectares aussi élevé, sur une année, est restitué aux peuples racines de la Sierra Nevada de Santa Marta !

Ces 329 hectares, soit 3 290 000 m², sont répartis sur six terres :

Deux terres, soit 21,5 hectares en tout, sont destinées aux Kogis, sur le versant nord de la Sierra Nevada de Santa Marta. Et quatre terres, pour un total de 307,5 hectares, sont destinées aux Wiwas, sur le versant sud de la Sierra. Le coût de ces acquisitions est de 180 000 €, que nous avons pu rassembler grâce au soutien de nos donateurs et partenaires. L’association remercie chaleureusement toute la communauté de Tchendukua.

Ces hectares de terres viennent compléter des zones anciennes acquises et restituées.

Depuis 1997, au total ce sont 2386 hectares restitués. La grande majorité des terres se situent en bordure de réserve indigène, et quelques-unes se trouvent à l’intérieur de la réserve. Ainsi, l’achat et la restitution permettent de régulariser la situation de ces terres, dont certaines d’entre elles sont déjà occupées par des communautés. Ces restitutions renforcent les communautés installées.

Sur l’ensemble des terres restituées, ce sont plus de 800 personnes installées.

L’installation des familles kogis et wiwas sur de nouvelles terres permet d’alléger la pression humaine sur les terres d’altitudes d’où sont originaires les familles. En effet, un nombre important de personnes habitent plus haut dans la Sierra, dans des zones aux écosystèmes particulièrement fragiles. Le déplacement de ces populations favorise les processus de conservation et de récupération environnementale dans ces zones. Par exemple, dans la vallée de Mendihuaca, là où l’essentiel des rachats de terres sont réalisés et concentrés, la population est passée de 30 familles en 2016 à 43 familles en 2021 et de 178 à 247 personnes, au cours de la même période.

Synergie avec le vivant.

Les terres restituées ont une grande valeur culturelle et environnementale pour les peuples autochtones de la Sierra Nevada de Santa Marta. Et les écologistes voient dans ces modes de gestion ancestraux, une forme de synergie visant à protéger la biodiversité et à gérer le milieu naturel de manière à nous prémunir contre le dérèglement climatique. Sur l’ensemble des terres restituées, près de 70% des espaces sont dédiés à la régénération naturelle. Les 30% restants correspondent à des espaces utilisés par les peuples. Prenons à nouveau l’exemple de la vallée de Mendihuaca. Le dernier monitoring socio-environnemental montre que la biodiversité se régénère. La dynamique de gestion culturelle a permis de maintenir près de 650 hectares dans une catégorie de conservation composée de végétation naturelle et de zones semi-naturelles.

Les cultures traditionnelles et l’autonomie des communautés sont renforcées.

Les propriétés acquises permettent de renforcer et de protéger les activités des communautés sur les espaces sacrés qui dictent l’ordre du territoire. Récupérer ces espaces et restaurer les liens qu’ils ont avec d’autres espaces a une signification culturelle très importante pour leur pérennité et la protection du territoire. Habiter ces territoires permet aux autorités traditionnelles, Mamas et Sagas (autorités traditionnelles et spirituelles hommes et femmes), de transmettre leurs connaissances aux jeunes générations, de les aider à perpétuer leurs pratiques traditionnelles (par exemple, les activités de tissage ; la culture du miel). La restitution de terres permet aux communautés de continuer d’exister, en tant que peuple, selon un mode de vie qui leur est propre.

Une invitation pour habiter notre terre autrement.

Les peuples de la Sierra nous invitent au dialogue, à s’allier avec celles et ceux qui appellent à valoriser leur héritage ancestral pour réinventer d’autres formes de rapport au vivant. A la fois uniques et universelles dans leurs réponses aux impacts destructeurs de la globalisation productiviste, les initiatives autochtones nous invitent à stimuler notre imagination collective pour habiter cette terre autrement, en respect avec le vivant. Dans ce contexte d’urgence climatique et de crises systémiques, nos sociétés modernes n’ont plus de choix : nous nous devons de tirer les enseignements de nos Anciens.

Lise Fabbro 

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