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Tchendukua intervient dans les collèges et lycées

© Camille Fabbro – Petitas

En partenariat avec les enseignants, ouverture et sensibilisation des enfants à d’autres regards sur le monde

En France et en Suisse, Tchendukua est partenaire de plusieurs établissements scolaires, en vue de sensibiliser les jeunes écoliers à d’autres regards sur le monde : ceux des peuples racines en général, des Kogis de Colombie en particulier. C’est ainsi que le 3 mai 2021, l’association est intervenue dans le collège La Jordanne à Aurillac.

« Le monde change quand deux êtres se regardent et se reconnaissent », Octavio Paz. Sensibiliser les jeunes générations aux peuples autochtones, racines, participe à décoloniser leurs pensées, à transmettre aux élèves que des êtres humains, ailleurs, vivent en totale harmonie avec le vivant. C’est source d’espoir dans un monde moderne en quête de sens.

Les interventions dans les collèges et les lycées s’inscrivent dans l’un des objectifs de Tchendukua : favoriser les échanges entre sociétés racines et sociétés modernes. Dans une époque d’incertitude, cela contribue à l’émergence de nouvelles réflexions, de nouvelles compréhensions des enjeux actuels, qui ouvre les jeunes à un regard « pluriel ».

Les Kogis, Wiwas, Arhuacos et d’autres sociétés racines dans le monde ont une cosmogonie et une compréhension très différente de ce que les modernes nomment « nature ». Chez nous, nous parlons d’environnement, d’écologie, tout en considérant la terre comme une propriété. Celle-ci peut être sondée, découpée en parcelles et vendue. Les Kogis ont une façon différente de penser : pour eux, la terre fonctionne à l’identique d’un corps vivant. A ce titre, la terre c’est la vie, leur vie.

En amont de l’intervention, les 120 élèves de sixième ont visionné l’émission de France 2 « Rendez-vous en terre inconnue » réalisée chez les Kogis avec l’astronaute Thomas Pesquet. Après la projection, il a été proposé à chaque élève d’écrire une lettre, accompagnée d’un dessin, adressée au peuple Kogi et à l’association Tchendukua. De nombreuses lettres, particulièrement touchantes, ont révélé la conscience écologique et les préoccupations des adolescent.e.s.

A travers les interventions animées par Lise Fabbro, les enfants ont pu découvrir un autre mode de compréhension du monde et de penser la société.

Nicolas Janelle, CPE du collège La Jordanne, témoigne :

« Nous avons allié actions concrètes en faveur de la planète et sensibilisation à ʺl’autreʺ à travers la culture des Kogis. Cette action fut une réussite sur tous les plans, à commencer sur le plan éducatif. J’aime voir les élèves de l’atelier me solliciter par la suite pour des actions en faveur de l’écologie. Contrairement à de nombreux adultes, les élèves ont peu d’a priori vis-à-vis de la différence culturelle, ils sont plus réceptifs. J’essaie à mon échelle de conserver cette réceptivité afin de les préparer à affronter les défis de l’avenir. Si seulement chaque établissement accordait une place à l’éducation au vivant… la planète en bénéficierait. Nous avons du chemin à parcourir, alors au travail éducateur ! » 

L’occasion pour Nicolas Janelle de créer des liens entre des éco-délégués du collège et Tchendukua. La rencontre a d’ailleurs fait l’objet d’un article par Olympe Bigot-Forestier, éco-déléguée d’une classe de 5ème.

Et Lindsey, élève de 6ème de rajouter :

« Ils ont des cultures bien à eux, quand on rentre dans leur village on n’y rentre pas comme ça (…) Ils trouvent tout leur matériel dans la nature, ils ne détruisent pas la nature comme nous nous le faisons ici (…) Ils ont des cultures propres mais très intéressantes si on les regarde bien. »

L’équipe de Tchendukua remercie chaleureusement le collège La Jordanne, l’association du foyer socio-éducatif du collège, la principale Madame Navaro, le CPE Nicolas Janelle, Fabrice Taupin enseignant de SVT, l’ensemble des élèves, Sylvain Caumont et les agriculteurs membres de l’association Bio15, qui ont participé à la plantation d’arbres fruitiers, pour leur soutien, leurs actions, et pour avoir reversé des fonds à Tchendukua en vue de permettre :

  • Les activités de sensibilisation aux peuples autochtones en France ;
  • L’achat et la restitution d’un demi-hectare de terre ancestrale au peuple Kogi.
Pour découvrir les temps forts de l’intervention, écoutez le podcast de Camille Fabbro (@petitas)

Enseignants, élèves, vous souhaitez nous rejoindre ? Être associé à la démarche pour « Réenchanter ensemble le vivant » 

En vue de célébrer ses 25 ans, l’association Tchendukua lance le programme « Réenchanter le Vivant ». Un programme qui comprend plusieurs actions, parmi lesquelles la sensibilisation des jeunes des collèges et lycées, adultes de demain, au monde qui vient.

Coût d’une intervention : Entre 600 € (coût de l’intervention) et 2.000 € (coût de l’intervention et soutien aux activités en France et en Colombie). D’autres formes de partenariats peuvent être envisagées.

Pour plus d’informations, contactez Lise Fabbro : [email protected]

Témoignages de collèges et lycées partenaires :

Roland Jeannet est directeur du Collège et Ecole de Commerce André-Chavanne à Genève depuis 2003 et soutient Tchendukua depuis 17 ans. Avec l’appui de Jean-Jacques Liengme, professeur de géographie et Président de Tchendukua Suisse, ils sont pionniers dans la mise en œuvre d’une quinzaine de conférences, création d’espaces de réflexions sur les peuples autochtones, travaux de recherches, installation de ruches, création d’un jardin potager… il témoigne :

« J’ai fait la rencontre de Tchendukua et des Kogis le 21 octobre 2004, à l’occasion d’une conférence organisée dans le collège. J’allais ouvrir la rencontre et repartir aussitôt travailler. Je suis finalement resté 2h, je suis resté scotché… Je me suis dit que ces échanges pouvaient apporter quelque chose à nos élèves. Alors, nous avons décidé de développer des actions dans la durée…
Les élèves avaient rencontré Gentil Cruz, le premier correspondant de Tchendukua en Colombie. Lorsqu’ils ont appris sa brutale disparition, ils ont pris conscience de ce qui peut se passer en Amérique du sud. Là-bas, si on défend une cause, on peut disparaître sans laisser de traces. En mémoire de Gentil Cruz, on a planté un chêne, et autour, nous avons déposé le symbole du ʺtroisième mondeʺ de l’artiste Pistoletto.
Les élèves ont accès à une autre vision du monde, de l’avenir, du respect de la terre. Nous avons des élèves qui ne sortent jamais de la ville, qui ne savent pas ce que c’est de cultiver. Le potager, la permaculture, on en aurait jamais parlé sans relations avec les Kogis et Tchendukua. Ici, on met en pratique leurs savoirs et les élèves font une véritable expérience du vivant grâce aux cours facultatifs.
Notre rencontre avec Tchendukua marque le début de l’engagement de l’établissement pour la protection de la planète. Les jeunes ont beaucoup de peine à réaliser qu’on peut se passer d’utiliser l’électricité, l’eau courante. Grâce aux interventions, les élèves détruisent certaines évidences.
Enfin, on a une grande mixité des filières, plus de cent nationalités fréquentent l’établissement, on a toutes les couleurs de peaux, toutes les origines sociales… Tchendukua contribue à ouvrir les élèves aux autres, ils deviennent plus tolérants. »

Martha Ruiz, Professeur d’espagnol, Institution Saint-Lazare-Saint-Sacrement, Autun :

« Etablir un partenariat avec Tchendukua, c’est la possibilité de mettre en relation des mondes éloignés. Cela apporte à nos élèves un regard en pleine conscience, vif et curieux des richesses humaines dans le monde. Pour l’équipe éducative, c’est la possibilité d’intégrer une nouvelle manière d’éduquer en étant au cœur des bouleversements importants dans notre société. Enfin, personnellement ce partenariat me rend plus sensible et plus à l’écoute des vrais besoins de nos jeunes dans la société d’aujourd’hui. »

Lise Fabbro

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