En 2026, le dialogue croisé entre science et connaissances traditionnelles Kogis, s’ancre dans six sites pilotes
En 2023, Arregocés Conchacala (gouverneur kogi) concluait le deuxième diagnostic croisé par ces mots :
« Ce qui serait bien, c’est de trouver un site pilote en Colombie, et un, deux, trois… en France, pour expérimenter ce dialogue et aller dans la pratique, la technique, pour travailler ensemble et trouver des passerelles entre nos deux sciences. »
Une magnifique invitation à expérimenter, sur des territoires volontaires, de nouvelles modalités de soin et de résilience ! Un pas de plus pour transformer nos regards, renouveler notre lien au vivant et nourrir des récits inspirants, capables d’influencer pratiques, politiques et sciences.
En 2026, six sites pilotes accueilleront ce dialogue entre connaissances ancestrales kogies et sciences modernes, pour faire émerger des façons nouvelles d’être, de faire et d’agir ensemble.
- Le Géolab de La Comtesse à Val Maravel (Haut-Diois) approfondira la régénération du territoire de moyenne montagne, dans la continuité des venues des Kogis.
- L’abbaye de Saint-Maurice (Valais, Suisse) explorera les mémoires du territoire à travers sa source sacrée, ses chemins de pierres et ses traces celtes.
- Le vignoble du Chablis (Bourgogne, 200 ha en biodynamie) questionnera ses pratiques face au changement climatique.
- Les Fontaines de Notre-Dame du Planté (Loire-Atlantique) croiseront connaissances locales et analyses scientifiques sur la qualité et la composition de l’eau.
- Le projet de PNR Brie et Deux Morin (Seine-et-Marne) travaillera sur la fertilité des sols, l’eau et le ménagement du territoire.
- Le Laboratoire de nanosciences et de nanotechnologies (C2N) Paris-Saclay, invite à une plongée dans la matière, au cœur de la construction des savoirs.
En 2023, Shikwakala, le deuxième diagnostic croisé de santé territoriale !
« Shikwakala », notre deuxième diagnostic croisé de santé territoriale, s’est focalisé sur le bassin du Rhône après un premier examen en 2018 dans la Drôme.
Du 25 septembre au 17 octobre, l’association Tchendukua – Ici et Ailleurs a réuni cinq représentants du peuple autochtone Kogi, dont leur Gouverneur Arregocès Conchacala, et des scientifiques européens pour soigner ensemble la Terre.
En plus des études sur le terrain, d’autres évènements se sont tenus : conférences, ateliers, échanges avec des jeunes… Des rencontres avec des élus en France et en Suisse ont également eu lieu.
Enfin, une grande conférence publique organisée le 15 octobre 2024 à La Scène Musicale de Paris, a clôturé et exposé les conclusions de ce diagnostic, en présence de la délégation kogi, de scientifiques et d’experts tels que :
Barbara GLOWCZEWSKI
Emma HAZIZA
Béatrice et Gilbert COCHET
Erik ORSENNA
Cédric VILLANI
En 2018, diagnostic croisé dans la Drôme, … une première !
Sur proposition de leurs autorités politiques en lien avec Tchendukua – Ici et Ailleurs, en septembre 2018, 3 chamans Kogis (2 Mamas et 1 Saga) ont accepté de se rendre en France dans la Drôme et plus spécifiquement le Haut-Diois afin de contribuer à la réalisation d’un diagnostic croisé de la santé du territoire. Leurs regards, leurs questionnements, leurs diagnostics ont été croisés avec les regards, les questions, les éléments de diagnostic de chercheurs et chercheuses issus de nos sociétés modernes, parmi lesquels :
Denis CHARTIER, Géographe environnemental, maître de conférences HDR, Université d’Orléans
Gilbert et Béatrice COCHET
Patrick DEGEORGES, Philosophe, Directeur de l’Ecole anthropocène à l’ENS de Lyon
Roch DOMEREGO
Alan EREIRA
Pierre et Françoise GRENAND
Pierre-Yves LONGARETTI
Béatrice MILBERT
Ioan NEGRITIU
Qu’est-ce qu’un territoire ? Comment, sur quelles bases en percevoir et en apprécier les grands équilibres ? Quelles relations peut-on établir entre « santé territoriale », santé humaine et santé « sociétale » ? Quelles seraient les voies de résilience territoriale ? Quelles seraient les voies d’une santé territoriale « intégrée » ou « inclusive » ?
Ce sont quelques-unes des questions qui ont été « pratiquées » et mises en débat, pendant les 12 jours qu’ont duré cette expérience en France. Les résultats de ce dialogue et les éléments de synthèse, qu’il sera possible d’élaborer, seront diffusés et partagés grâce à nos partenaires : l’Ecole Normale Supérieure de Lyon, les Universités de Lampeter (Pays de Galles), de Colombie, du Brésil, de Malaisie, des USA (Oregon), de Suisse (Lausanne)
Avec notamment le soutien du ministère de la Transition Ecologique, de l’Agence Française de Développement, du Ministère des Affaires Etrangères, de Tairona Heritage Trust et de la Fondation Lunt.
« Le concept de ʺsantéʺ pour les Kogis intègre plusieurs plans : la santé de la personne, de la famille, du groupe et de la communauté, du territoire ; des plans en interrelations qui participent de la santé globale d’un système vivant. Ils sont abordés à la fois sur un plan matériel, mais aussi et surtout, sur un plan spirituel. La santé est comprise dans une dimension plus préventive que curative ou comment éviter les déséquilibres à l’origine des problèmes et des maladies. Il faut pour cela respecter ʺl’ordreʺ des choses, (Ordenamiento territorial) dont le territoire est l’expression. Pour respecter ʺl’ordreʺ des choses, il faut connaître les « Ezuamas », ces points de « soins » territoriaux dont les interrelations/connexions permettent de maintenir les grands équilibres. »
Arregoce CORONADO
